Le Mondial de nos Toulousaines – Épisode 6

Comment avez-vous préparé ce quart de finale face à l’Irlande ? Est-ce que les conditions météo extrêmes du match, avec beaucoup de pluie et de vent, avaient été anticipées dans votre préparation ? 

« Nous avons préparé ce match comme les autres, en analysant beaucoup l’Irlande et aussi nos propres prestations, notamment contre l’Afrique du Sud, pour corriger certains détails. Concernant la météo, nous savions qu’il allait pleuvoir, mais nous ne nous attendions pas à des rafales pareilles. Il a fallu s’adapter en direct à ces conditions extrêmes, ce qui a forcément influencé le scénario du match. » 

Ce match a été accroché jusqu’au bout, qu’est-ce qui a fait la différence selon toi ? 

« C’est vraiment la deuxième mi-temps qui a changé le cours du match. En première période, nous n’avons pas réussi à mettre en place notre projet de jeu, nous manquions d’occupation, et nous commettions des fautes d’indiscipline et de main. Mais au retour des vestiaires, nous sommes revenues avec un état d’esprit différent, beaucoup plus conquérant. Nous avions envie de renverser la tendance, de tenir le ballon, et ça nous a permis de les mettre sous pression. Je pense que ce supplément d’âme a fait la différence. » 

Ce quart de finale a rassemblé en moyenne 3,4 millions de téléspectateurs sur TF1, avec un pic à 4,6 millions, un record pour le rugby féminin en France. Qu’est-ce que ça te fait de voir un tel engouement et de sentir que vous écrivez une page historique pour votre sport ? 

« Honnêtement, nous ne réalisons pas trop étant donné que nous sommes en plein dans la compétition. Mais c’est assez fou de voir ces chiffres, cela montre que le rugby féminin attire de plus en plus. Même si nous ne le ressentons pas ici en Angleterre, où il y a peu de public pour nos matchs, nous savons que derrière l’écran, en France, il y a une vraie ferveur. C’est une grande fierté de sentir ce soutien et de voir que le rugby féminin prend une place grandissante. » 

Place désormais à l’Angleterre, grande favorite de la compétition : comment abordez-vous ce choc ? Quels seront, selon toi, les points clés pour rivaliser avec les Anglaises ? 

« Nous sommes très excitées par ce rendez-vous. Jouer une demi-finale en Angleterre contre les Anglaises, ça donne un supplément d’âme. Pour rivaliser, il faudra être très disciplinées et surtout tenir le ballon, parce que face à une équipe de ce niveau, chaque erreur se paie cash. Si nous arrivons à mettre notre projet de jeu en place, offensivement comme défensivement, nous pourrons rivaliser. » 

Que représente pour toi de jouer une demi-finale de Coupe du Monde avec le XV de France ? 

« C’est toujours spécial. J’ai déjà eu la chance d’en disputer une en 2022 en Nouvelle-Zélande face aux néo-zélandaises, et samedi ce sera contre l’Angleterre, chez elles. C’est beaucoup d’envie et d’excitation, à la fois collectivement et personnellement. Jouer une telle compétition avec ce groupe, c’est un vrai bonheur au quotidien. Nous prenons énormément de plaisir ensemble et j’ai vraiment hâte de vivre ce match avec les filles. »